Qu’est-ce que c’est?
Les ménisques sont deux structures en forme de C à l’intérieur du genou, situées entre le fémur et le tibia. Le terme « ménisque » provient du mot grec « meniscos » qui signifie croissant de lune, en référence à la forme de demi-lune des ménisques qui sont par ailleurs des structures coussinées et composées de collagène.
Historiquement, on pensait que le ménisque ne jouait aucun rôle dans la fonction articulaire, ce qui conduisait à son ablation complète par chirurgie en cas de blessure. Cependant, des découvertes récentes mettent en évidence son rôle crucial dans le maintien de la santé de l’articulation du genou. Le ménisque contribue de manière significative à la redistribution des charges, à l’absorption des chocs, à la lubrification et à la nutrition de l’articulation, à la stabilité du genou et à la congruence entre le fémur et le tibia. Il joue également un rôle essentiel dans la proprioception, en transmettant de l’information au cerveau concernant la position du genou dans l’espace, contribuant ainsi à la prévention des blessures.
Les ménisques sont des structures peu vascularisées car l’apport sanguin ne rejoint que 10 à 20% de leur périphérie. Cela signifie que les déchirures touchant l’extérieur de ces structures auront de meilleures chances de guérir que celles s’étendant jusqu’à la partie médiane des ménisques.
Qui pourrait être touché?
Il existe deux principaux types de blessures du ménisque:
- Blessures traumatiques : Elles sont plus fréquentes chez les hommes que chez les femmes et touchent surtout les jeunes adultes entre 28 et 40 ans. Ces blessures peuvent survenir dans les sports impliquant une force excessive appliquée au genou dans des mouvements de torsion comme au tennis, au football, au basketball et dans les sports de contact. On rencontre souvent ce type de blessures en combinaison avec les blessures au niveau du ligament croisé antérieur.
- Blessures dégénératives : Elles sont plus fréquentes que les blessures traumatiques et on les retrouve chez les personnes âgées à la suite de mouvements répétitifs.
Il est important de noter que le ménisque médial (du côté interne du genou) est plus fréquemment blessé que le ménisque latéral (du côté externe du genou).
De plus, des études démontrent que les blessures méniscales peuvent être asymptomatiques, ce qui signifie que les individus peuvent ne ressentir aucune douleur ni aucun symptôme lié à la blessure. En fait, une étude impliquant des athlètes a révélé que 31 % des individus asymptomatiques pratiquant autant des sports avec des pivots et des sports sans pivots souffraient de blessure au ménisque dont ils ignoraient l’existence.
À quoi ça ressemble?
Une blessure au ménisque entraîne généralement une douleur et une sensation de blocage qui limite la flexion complète du genou. De plus, des modifications dégénératives du ménisque peuvent affecter le cartilage entre le fémur et le tibia, provoquant des douleurs aux extrémités de la flexion ou de l’extension du genou. Aussi, une sensation d’instabilité du genou et une apparition précoce d’arthrose peuvent résulter d’une lésion au niveau du ménisque.
Comment la physiothérapie peut-elle aider?
Lors de l’évaluation, un physiothérapeute pourra déterminer si l’inconfort et la douleur au genou sont causés par une blessure au ménisque. Dans la plupart des cas, une approche conservatrice, c’est-à-dire une rééducation active du genou, est recommandée plutôt qu’une intervention chirurgicale. Cette approche comprend le renforcement des structures autour du genou pour améliorer la stabilité généralement assurée par le ménisque. Assurer une amplitude de mouvement complète du genou et travailler sur la proprioception et l’équilibre sont des facteurs clés de la rééducation du genou. S’il y a peu ou pas de changements dans les signes et symptômes, même avec une bonne rééducation, une imagerie peut alors être nécessaire afin d’évaluer la nécessité d’une intervention chirurgicale en fonction de l’étendue de la blessure. Dans de tels cas, une rééducation avant et après la chirurgie sera nécessaire pour optimiser la récupération postopératoire.