Démasquer la douleur: Notre système d’alarme interne

La douleur est une expérience complexe et normale en réponse à ce que le cerveau juge menaçant. Notre cerveau considère entre autres nos émotions et nos mémoires lorsqu’il analyse des informations sensorielles. Cette sensation désagréable de douleur est le produit du cerveau en réponse à cette analyse. Elle a pour objectif de prévenir les blessures très graves et d’éviter de dépasser les capacités de notre corps en détectant des « comportements à risque ». Elle nous oblige souvent à adopter des comportements protecteurs, de façon volontaire et involontaire.

L’intensité de la douleur et son caractère désagréable ne sont pas nécessairement représentatifs de la gravité d’une blessure tissulaire. En effet, la sensation de la douleur peut être modulée par différents facteurs comme les expériences passées, le contexte émotionnel, l’événement qui entoure l’expérience douloureuse, etc. Par exemple, un athlète de rugby en pleine situation de jeu pourrait se fracturer le poignet et s’en rendre compte seulement après la partie, alors qu’il pourrait dans la même journée se couper avec une feuille de papier et ressentir une vive douleur.

 

Un avertissement précieux

Peut-être avez-vous déjà ressenti une douleur qui apparait dans le bas du dos alors que vous êtes assis longtemps? Ou encore ressenti une douleur au cou pendant que vous lisez au lit, ou au genou après une nouvelle activité sportive? Cette douleur est bien réelle et nous montre qu’il y a un potentiel de blessure pour la région, mais probablement sans qu’il y ait de dommages tissulaires importants. La sensation de douleur ou d’inconfort nous indique que l’on a dépassé la capacité qu’a le corps à s’adapter au stress qu’on lui a imposé. C’est souvent un avertissement.

 

Quand consulter?

Il faut savoir que, souvent, la douleur entraine une modification dans la réponse motrice de notre corps, c’est-à-dire qu’inconsciemment on change notre façon de bouger pour protéger et éviter de surcharger la région douloureuse. En répétant un patron de mouvement fautif on se met encore plus à risque d’aggraver la situation et c’est à ce moment qu’une blessure tissulaire peut survenir.

Lorsqu’une sensation douloureuse persiste, attendre est rarement la bonne solution. Le bon dosage d’activités et l’éducation sur la condition sont les clés afin de favoriser une guérison optimale et éviter que la condition se chronicise. Il est donc sage de consulter un physiothérapeute rapidement afin de prendre en charge adéquatement la blessure initiale. D’une part, le physiothérapeute cherchera à identifier et corriger les mauvaises séquences motrices qui peuvent nuire à la guérison et, d’une autre part, il prendra le temps d’expliquer l’origine de la problématique et cherchera à modifier la perception de cette douleur rapidement. N’oubliez pas que notre corps a une bonne mémoire!